Nachrichten der Arbeitsgemeinschaft Sterbekultur

Bericht aus der Kerngruppe

In diesem Jahr haben wir uns viermal getroffen, das erste Mal auch in Lausanne. Inhaltlich haben wir in diesem Jahr mit unterschiedlichen Texten gearbeitet. Vertieft auseinandergesetzt haben wir uns mit Rudolf Steiners Vortrag vom 9. Oktober 1922 «Die Schlaferlebnisse des Menschen, ihre geistigen Hintergründe und ihre Bedeutung für das Tageserlebnis» (GA 218). Neben allen organisatorischen Aufgaben, die in der Kerngruppe anfallen, sind diese Momente des inhaltlichen Tätig-Seins wertvoll, um unsere Gemeinschaft als Kerngruppe zu vertiefen und weiterzuentwickeln. 

Einen grossen Teil unserer Kraft haben wir dieses Jahr in die Neugestaltung der Homepage www.sterbekultur.ch investiert. Mit der kompetenten und engagierten Unterstützung von Norun Laahne Thomassen hat die Homepage eine neue Struktur und ein frisches Gewand erhalten. Besonders freut uns, dass nun auch jeder Regionalgruppe ein Bereich zur Verfügung steht, um über ihre Tätigkeiten zu berichten. Mittelfristig soll auch eine französische Version der Homepage entstehen. 

Die Frage nach dem Verhältnis der Arbeitsgemeinschaft Sterbekultur zum Forum verfolgen wir gemeinsam mit den Verantwortlichen des Forums weiter. Wir werden uns gegenseitig besuchen und diskutieren, wie wir uns in unseren gemeinsamen Anliegen unterstützen können.

Den bereits im letzten Jahr gesetzten Schwerpunkt auf die Vertiefung von praktischen Fragen zur Begleitung von Menschen am Lebensende werden wir weiterverfolgen.

Brigitte Hofer

Rencontre de vie, rencontre avec les contes

À Michel Lepoivre, passeur d’image et de seuils

Un simple mouchoir de soie nous sépare de « l’esprit des contes », chacun le met sur son visage avant de dormir puis il tombe à nouveau dans l’oubli. A moins que « l’esprit d’enfance » nous le remette en jouant sur la figure, tout en se glissant en douce pour le voyage dans les étoiles.

Alors les contes, qui sont la voix des Anges, commencent à nous parler de l’intérieur par la ruche bourdonnante du cœur, par la cascade joueuse de l’eau vive. Ils rayonnent généreusement leur sagesse profonde et souriante pour éclairer le chemin des hommes tout en gardant leur secret…

Michel Lepoivre

« Esprit d’enfance, lampions d’étoiles et voix des Anges, bonnet en paille de malice et ruche du cœur rayonnent lumière et chaleur sur le chemin des hommes de tout âge » La porte, un simple mouchoir de soie, s’ouvre sur la vie mystérieuse et généreuse des contes, sans toutefois trahir leur secret… 

Je n’ai pas reçu de contes dans mon enfance, mais j’ai en lu et raconté à mes 3 enfants quand ils étaient petits puis plus grands, principalement des contes de Grimm ou des Pays de France. J’ai toujours gardé au cœur, le silence magique qui s’installait quand résonnait le : « Il était une fois », leurs yeux attentifs, leur joie à retrouver un conte aimé, à nouveau raconté au rythme des saisons ou des âges ; Ils frappent à la porte du souvenir Les musiciens de Brème, Le prince qui n’avait peur de rien, 7 d’un coup, Ton pouce, L’homme de fer,

La maison au fond des bois, Neige Blanche et Rose rouge, La reine des abeilles, et tant d’autres au fil des années. 

Quand ils sont devenus adultes, je me suis étonnée que les images et la dynamique des contes de leur enfance soient encore si présentes dans leur mémoire. Y battait le cœur d’une vie profonde et porteuse. 

Peut -être était-ce, de façon inconsciente, une réponse à cette question avec laquelle chacune, chacun vient au monde et qu’il devra résoudre : Qui suis-je ? qu’est -ce -que je viens faire sur la terre ? 

Roi et reine, prince et princesse, tailleur, chasseur ou cuisinière, les animaux ou les êtres élémentaires qui aident et soutiennent le héros dans son combat contre le dragon ou la sorcière. Le courage et les astuces du benjamin de la fratrie font que, après bien des épreuves, il réussit là où d’autres ont échoué. Les méchants ont le sort qu’ils méritent et Providence et justice sont toujours de la partie, humour et bienveillance aussi. 

Les contes n’avaient-ils pas aidé à nourrir et construire mes enfants dans leur vie intérieure, leur sens moral, les épreuves à traverser et à surmonter autant que possible, l’accueil confiant du destin? 

J’ai eu la chance en 2021 de faire une rencontre, celle de Michel Lepoivre, un passionné de contes, tout en finesse et profondeur. IL est devenu un ami cher et j’ai eu la joie d’organiser les journées rencontres contes accueillant des adultes curieux de se mettre à l’écoute des méditations en images des contes et de partager leurs résonnances sous la guidance de Michel.

Nous portons en nous, tous les personnages des contes, leurs qualités archétypales, le prince qui se met en quête et cherche la lumière, la princesse qui doit attendre sa délivrance en travaillant durement, la sorcière que nous n’avons pas encore transformée.

Dans mon travail de professeur de soutien puis dans celui d’accompagnement,  m’est venue toujours davantage la conviction que cette dynamique si profonde et mystérieuse présente dans les contes, n’était pas seulement réservée à l’enfance mais pouvait animer chacune, chacun, à tout âge de la vie ;  nourrir patience et persévérance dans une épreuve difficile, trouver aide,  soutien, consolation dans l’inattendu et l’apparemment insignifiant, développer confiance en la Vie au passage de chaque seuil jusqu’au plus grand et traverser la passerelle entre visible et invisible, l’arc-en ciel entre le monde des sens et  celui du Sens. 

Les contes touchent notre âme car ils parlent de notre destin, comment notre être spirituel s’incarne sur terre, comment il se lie au temps et à l’espace, comment les forces d’éveil, de courage, de compassion peuvent grandir dans les rencontres avec l’adversité. Et ce qui étonne parfois plus d’un, c’est que les contes se terminent toujours de façon heureuse et féconde ! Voudraient-ils nous indiquer que, si le Mal reste nécessaire à l’évolution du monde, le Bien l’emportera toujours?

Reprenons quelques mots choisis du texte de Michel: 

Esprit d’enfance présence ouverte, sans jugement, ni critique, dans le jeu et la vie plutôt que dans la logique du raisonnement abstrait et de certitudes figées. 

Ressentir et respecter le Mouchoir de soie qui cache et révèle toute chose à la fois. S’ouvrir étonné à ce qui se tient simplement devant soi dans le quotidien : la saveur acidulée d’une pomme, la marche d’une fourmi son bout de bois sur le dos, le parfum insolite d’une feuille de sauge, la douceur d’une plume. Emerveillement d’une présence, de sa beauté, de l’essence fugitive d’un être, vénération qui s’éveille au miracle de la vie, de chaque vie.  

Paysage d’étoiles. « Les contes » nous dit Michel « proviennent d’un état de conscience visionnaire, un état de conscience en images qui se situe à cheval entre la conscience de rêve et la conscience de veille. Il s’agit cependant d’un rêve structuré et plein de sens encore transparent aux réalités spirituelles. »  

Leur narration imaginative nous ouvre à notre origine spirituelle: d’où je viens? quel est mon chemin? Nous les emportons dans le monde du sommeil, laissant vivre en nous ce qui nous a le plus intimement appelé, touché à leur écoute ou à leur lecture. Images et rythmes  prennent alors le temps, de descendre au plus profond de notre âme ; après  quelques nuits à leur écoute, un motif , une parole résonne  au matin, porteurs peut être  d’une compréhension plus large de notre chemin de vie, d’un passé parfois oublié et difficile 

ou de l’acceptation d’un bouleversement présent nécessaire pour pouvoir continuer d’avancer.. 

Voix des Anges, sagesse rayonnante, ruche du cœur, chaque nuit, nous transformons nos expériences en forces nouvelles pour le jour suivant, nous « transformons la paille en or ».  Après la mort, nous revivons toute notre vie, pour y extraire ce qui a été bien fait et ce qui mérite d’être compensé dans une prochaine vie et quand tout ce travail se termine, nous avons le profond désir de retourner sur terre pour continuer notre évolution et retrouver tous celles et ceux avec lesquels nous sommes liés. 

Les Anges sont les gardiens de la mémoire de notre long passé et du lien à tisser avec notre avenir le plus lointain, ils veillent sur nos existences; chaque nuit, ils nous rappellent notre origine et notre mission sur terre mais ils restent attentifs également à ne jamais empiéter sur notre liberté. Ils sont à la fois proches et lointains.

Le monde et la voix des contes nous sont à la fois proche et lointain : Ils nous parlent de notre origine et de que nous aurons à vivre sur terre mais ils nous laissent toujours libres et ne sont jamais moralisateurs. A nous d’apprendre à déchiffrer leurs images dans la chaleur du cœur et le mystère des nuits pour saisir leur sagesse.

Eclairer le chemin.

Dans les contes, l’équilibre est à développer entre deux polarités : vouloir vivre avec des forces d’un passé échu et révolu, dans une conscience de rêve sans assumer les contraintes de la vie au risque de rencontrer une sorcière et se faire ensorceler, ou bien vouloir profiter des richesses et des plaisirs terrestres, en oubliant son origine et le but de la vie sur terre au risque alors de de se transformer en statue de pierre.   Cette recherche du chemin d’équilibre prend plusieurs vêtements selon les contes, là est toute leur richesse …

Souvent un château d’or marque le commencement de l’histoire, parfois c’est le roi qui invite à partir, parfois ce sont les enfants qui veulent partir à la découverte du monde, il est temps de quitter le monde des origines, celui d’avant la naissance. 

Un autre paysage apparait, celui de la forêt c’est-à-dire la terre. S’il est encore possible de regarder en arrière, il s’agit d’avancer et là tout est à défricher. Le héros pourra se retrouver seul, prisonnier, malade et sans moyen. Les aides sur le chemin sont présentes mais à lui de s’ouvrir à elles et d’avoir la bonne réponse et le geste juste : des épreuves se présenteront dans lesquelles sa pensée s’éveillera à ce qui est autour de lui, ses émotions s’harmoniseront, sa volonté se purifiera et se renforcera pour retrouver l’unité primordiale qu’il a perdue en naissant… Et sur ce chemin de transformation et de métamorphose, à chaque lecteur de se plonger dans ces trésors d’images et de prendre le temps de les savourer dans leur multiplicité pour les entendre résonner à sa façon.

Frédérique List 

Merci à Michel pour sa relecture et de l’avoir saupoudrée au passage de poussière d’étoiles!

Le conte est un arbre à trois pommes
Une pomme rouge pour qui le raconte
Une pomme d’argent pour qui l’écoute
Une pomme d’or pour qui le comprend

Michel Lepoivre

Michel Lepoivre est médecin, psychothérapeute, poète, conférencier et auteur de nombreux livres : Contes et psychothérapie ( L’harmattan ), Contes à la volée, Récits de l’orpailleur (E.A.R ). A paraitre début 2025, Bestiaire étoilé.